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«Les Lettres à un jeune poète sont tout autant des lettres écrites par un jeune poète - Rilke a vingt-sept ans lorsqu'il répond pour la première fois, trente-deux ans lorsqu'il écrit la dernière lettre publiée - à un jeune homme dont la figure précise reste dans l'ombre de sorte qu'il devient, pour ainsi dire, l'éponyme, moins d'un âge, que d'une période de la vie, définie par un type de dilemmes. La force de ces lettres et leur très vaste lectorat tient d'abord à ceci que ce qu'on lit dans les réponses de Rilke prend un tour quasi universel en même temps qu'il y a suffisamment d'indications particulières pour ancrer la personne de Franz Kappus dans une réalité individuelle. C'est que ce dernier traverse ce moment inévitable, mais irréductiblement singulier dans l'expérience, au cours duquel chacun s'efforce de passer vers le monde adulte et de parvenir à être enfin vraiment soi-même:Ne vous laissez pas troubler dans votre solitude par le fait que quelque chose en vous cherche à s'en évader. C'est précisément ce désir qui, pourvu que vous en tiriez parti calmement, à la façon d'un outil, et sans vous laisser dominer par lui, peut vous aider à étendre votre solitude à de vastes domaines [...]. Mais l'apprentissage est toujours une période longue et close... Par la suite, Kappus a voulu, avec beaucoup de justesse et d'exactitude dans la reconnaissance, rendre hommage à celui qui, à ce moment-là, lui a permis d'accomplir ce passage.» Marc B. de Launay.
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À Mathilde Urrutia [...] Avec grande humilité moi j'ai fait ces sonnets de bois, en leur donnant le son de cette substance opaque et pure, et qu'ils atteignent ainsi tes oreilles. Toi et moi cheminant par bois et sablières, lacs perdus, latitudes de cendres, nous avons recueilli des fragments de bois pur, madriers sujets du va-et-vient de l'eau et de l'intempérie. De ces vestiges à l'extrême adoucis j'ai construit par la hache, le couteau, le canif, ces charpentes d'amour et bâti de petites maisons de quatorze planches pour qu'en elles vivent tes yeux que j'adore et que je chante. Voilà donc mes raisons d'amour et cette centaine est à toi : sonnets de bois qui ne sont là que de cette vie qu'ils te doivent. Octobre 1959.
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Vingt poèmes d'amour et une chanson désespérée ; les vers du capitaine
Pablo Neruda
- GALLIMARD
- Poesie Gallimard
- 5 Mai 1998
- 9782070404216
Vingt poèmes d'amour et une chanson désespérée suivi par Les vers du capitaine forme le livre d'une célébration nouvelle : l'amour y est toujours surprise, risque, désir, submersion, insurrection perpétuelle. L'homme y est autre, la femme y est autre, l'un et l'autre non pas meilleurs, mais en alerte, sur le qui-vive et, par là, plus vivants. Les Vingt poèmes d'amour ont connu, dans tout l'univers hispanique, une extraordinaire fortune, plus d'un million d'exemplaires diffusés. Les vers du capitaine, qui semblent l'oeuvre d'un forban inspiré, ont d'abord été publiés anonymement - pour préserver le secret de la relation amoureuse, dira Neruda - avant, eux aussi, de chanter dans toutes les mémoires du Chili, d'Amérique et d'Espagne. Généreuse, sensuelle, éblouie, passionnée est la poésie de Pablo Neruda. Militante également, si l'on accorde à ce terme son poids de révolte, de fraternité, d'utopies partagées. La parole de Neruda, c'est d'abord un élan, une houle de mots qui font sens et font chant. Cela touche au coeur et au corps avant de monter à la tête. L'écriture ici, même quand elle se nourrit des tourments du monde, est une fête, un plaisir, une jouissance.
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Des guides courts séjours sur une ville ou une région qui se déplient et se déploient, alliant la carte au guide.
Un quartier, une carte, des bonnes adresses : c'est un guide pratique "tout-en-un" qui permet de vivre une ville comme ses habitants la vivent et de s'intégrer, en toute liberté, au coeur de la cité.
Parti-pris d'organiser une ville par quartiers, plans à l'appui.
Sur le même principe, les guides Carto vous permettent de pénétrer au coeur d'une région.
À qui est destinée la collection ?
Voyageur qui souhaite découvrir en profondeur les différents quartiers d'une ville, à pied ou par les transports, pour un court séjour.
Voyageur désireux de vivre une ville au rythme de ses habitants.
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«Lorsque le sommeil s'empara de lui, il rêva de cartes, de tapis vert, de liasses d'assignats et de monceaux de ducats. Il jouait carte sur carte ; il doublait avec assurance ; gagnait sans cesse, amoncelait des piles d'or et bourrait ses poches de billets.» La plus célèbre nouvelle de Pouchkine, un classique de la littérature russe.
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Cette édition propose un choix de poèmes réalisé par Celan lui-même. C'est le parcours de l'auteur dans son oeuvre. L'extrême dispersion des éditions de Celan en français confère à ce livre une fonction d'éclaireur, de viatique. Celui-ci invite à plus qu'à la découverte d'un poète majeur de ce siècle : il favorise une approche qui se change en reconnaissance.À l'effrayante question : comment écrire après Auschwitz ? Celan répond : en usant du langage de la mort. Car il eut à affronter et à vivre l'un des plus tragiques paradoxes qui soit : sa langue maternelle, l'allemand, est à la fois celle qui fonde sa culture et son identité, mais aussi celle qui régit le camp d'extermination où disparaissent ses propres parents. Et pourtant, Celan ne peut sans «mentir» (c'est lui qui le note) se soustraire à cette langue de l'enfance et de l'oppression mêlées.
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Cent ballades d'amants et de dames
Christine de Pizan
- GALLIMARD
- Poesie Gallimard
- 31 Janvier 2019
- 9782072791406
Christine de Pizan, née en 1364 à Venise et morte en 1430 à Poissy, a connu de son vivant une très grande renommée et a occupé une place majeure dans la vie intellectuelle et les débats d'idées de son temps. Poète certes, elle écrit aussi avec une autorité reconnue dans les domaines politiques, historiques, philosophiques et est généralement considérée comme la première femme ayant vécu de sa plume.
Cependant son oeuvre tombe dans l'oubli après la Renaissance et il faut attendre le XXe siècle pour qu'on la relise, regain d'intérêt qui est l'oeuvre de féministes qui voient en elle, souvent à juste titre , une pionnière de leur cause. Elle s'est par exemple opposée vivement à Jean de Meung et à la misogynie du Roman de la rose. Il est temps de relire et redécouvrir une oeuvre dont Jacques Roubaud considère qu'elle atteint un sommet dans l'art de la ballade. C'est Jacqueline Cerquiglini-Toulet qui présente ici, avec enthousiasme et empathie, les fameuses ballades accompagnées d'une traduction en français moderne. Cette parution est autant un événement littéraire qu'une justice rendue.
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Toute personne qui tombe a des ailes
Ingeborg Bachmann
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 10 Septembre 2015
- 9782070449286
Comme l'annonce d'emblée sa traductrice et préfacière : «On n'en finit jamais de découvrir Ingeborg Bachmann». L'une des raisons est qu'elle a laissé derrière elle, du fait de sa mort accidentelle en 1973 à Rome, des centaines de pages inédites. Cette anthologie de son oeuvre poétique a pour but de la révéler plus intimement, dans la vérité et l'acuité de sa démarche. La présente édition n'a d'ailleurs pas d'équivalent, même en pays germanique : elle présente l'oeuvre lyrique dans sa continuité, des premiers poèmes composés par la jeune fille de seize ou dix-huit ans, inédits en français, et pour un certain nombre en allemand aussi, aux esquisses tardives, écrites jusqu'en 1967, mais publiées seulement en 2000 à titre posthume. Le choix qui s'exprime dans ce livre (dont l'intitulé reprend l'un des vers d'Ingeborg Bachmann) tend à mettre en lumière la constance d'une quête, c'est-à-dire la précocité et la persistance de thématiques qui ne cessent de transparaître à travers la pluralité des formes et des genres, dans la réécriture de la tradition et dans sa déconstruction, dans la recherche surtout d'une nouvelle «logique» et de nouvelles manières de pensée et d'être. L'ombre, l'obscur, l'angoisse, l'expérience quasi originelle des ténèbres, mais également un vif appétit de vie, allié à une soif de lumière et d'amour, hantent toutes ces pages, parfois jusqu'à l'obsession. Avec la conscience aiguë qu'une vocation de poète, s'il lui arrive d'avoir parfois l'oreille des dieux, ne peut échapper à une certaine malédiction, et se doit de payer un tribut aux morts.
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Le corsaire et autres poèmes orientaux
George Gordon Byron
- GALLIMARD
- Poesie Gallimard
- 25 Avril 2019
- 9782072738173
Cette édition éclaire d'un jour nouveau la poésie de Lord Byron (1788-1824), et plus particulièrement son rapport à l'Orient. Elle rassemble quatre oeuvres en vers (trois poèmes narratifs : Le Corsaire, Le Giaour, Mazeppa ; et une ode : Oraison vénitienne). L'aspect novateur du projet consiste à proposer une traduction neuve qui ne privilégie pas le respect contraignant de la métrique aux dépens du rythme et du sens. La forme est donc versifiée mais garde une certaine liberté : ces poèmes orientaux sont des récits d'action et de superbes romans d'aventure, et il était essentiel d'en préserver l'élan. Par leur influence sur de nombreux artistes (Hugo, Pouchkine, Tchaïkovski, Liszt, Delacroix... ), leur beauté et leur modernité, ces quatre oeuvres orientales constituent une référence incontournable, et il est important de les rendre à nouveau accessibles au public curieux des oeuvres fondatrices de la poésie européenne.
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Cent un quatrains de libre pensée : (Robâïât)
Omar Khayyâm
- GALLIMARD
- Connaissance De L'orient
- 18 Mai 2023
- 9782072992650
Omar Khayyâm (1048-1131) est un grand mathématicien, astronome et philosophe dont les travaux comptent dans l'histoire des sciences. La tradition a aussi conservé sous son nom un abondant recueil de quatrains poétiques. Est-il l'auteur du tout ? Sûrement pas. L'est-il seulement d'un noyau originel ? C'est possible, mais non certain. Quoi qu'il en soit, les plus anciens quatrains sont l'oeuvre d'un grand poète dont l'inspiration est étonnamment proche de la sensibilité moderne. Le scandale de la mort obsède le poète et obscurcit les instants les plus lumineux. «Tant d'êtres de beauté, quel amour les a créés, quelle rage anéantis ?» L'univers de Khayyâm n'est pas un monde bien ordonné où l'homme cheminerait sous le regard bienveillant de la Providence divine, en attendant, s'il est vertueux, de jouir de la félicité éternelle. L'homme n'y est que le jouet de forces incompréhensibles : comme une marionnette, on l'y fait paraître, puis disparaître arbitrairement. «Bois», dit le poète. Le thème bachique est traditionnel dans la poésie persane, où il prend toutes sortes de significations symboliques. Chez Omar Khayyâm, l'invitation à boire est un appel à vivre pleinement et à chercher l'éternité dans l'instant. «À ce qui fut et s'en fut ne pensons plus, ma beauté : il n'est d'autre vérité que nos plaisirs éphémères.»
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«De nombreux poèmes apparaissent comme les membres épars d'une geste romanesque inachevée. Ce sont royaumes combattants, conspirations et luttes, vengeances sanglantes, rivalités et trahisons amoureuses, abandons meurtriers - qui, dirait-on, pourraient se répéter toujours, se poursuivre sans fin parmi les landes et les collines de Haworth. Si les personnages sont souvent mal saisissables (ils semblent même parfois se fondre l'un dans l'autre, ou se dédoubler, ou changer de sexe), c'est qu'ils n'ont guère été rêvés que pour définir des situations humaines exemplaires. Mais les sentiments qu'ils expriment, les passions qu'ils portent, s'imposent au contraire avec force, indéniablement épousés par Emily.» Pierre Leyris.
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Noces de sang ; bodas de sangre
Federico Garcia Lorca
- GALLIMARD
- Folio Bilingue
- 17 Mai 2010
- 9782070309931
Dans la campagne espagnole, une jeune fille, contrainte d'épouser un homme qu'elle n'aime pas, s'enfuit avec son amant le jour de ses noces. Le jeune marié se lance à leur poursuite...
Inspirée d'un tragique fait divers, la pièce Noces de sang, chef-d'oeuvre dramatique, allie toute la beauté de la poésie d'inspiration gitane au classicisme de la langue espagnole.
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Dans l'Italie du XVIII? siècle, la jolie Mirandoline séduit par sa joie de vivre tous les voyageurs qui s'arrêtent dans son auberge - tous, sauf le sombre Chevalier de Ripafratta qui semble indifférent à ses charmes. Mais Mirandoline n'a pas dit son dernier mot... Une comédie enlevée et pleine d'humour.
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Greater Paris : Paris, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne
Collectif
- Gallimard Loisirs
- Cartoville
- 4 Avril 2024
- 9782742466603
From the quays of the Seine to the Butte-aux-Cailles, Canal de l'Ourcq, Île de la Jatte, Vitry-sur-Seine street art and the Saint-Ouen docks, visit cool eateries, urban wastelands, designer's stores and open-air cafés : explore Greater Paris with Cartoville ! - A unique concept : detailed foldable maps for each area - The maps feature unmissable sights, visits, restaurants and outings - Ideas and walks to discover the city in a new way Our authors have tested everything to ensure you get the most from visiting Greater Paris !
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Douce ; le songe d'un homme ridicule
Fedor Dostoïevski
- GALLIMARD
- Folio Bilingue
- 2 Avril 1992
- 9782070384884
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Poèmes du Wessex et autres poèmes
Thomas Hardy
- GALLIMARD
- Poesie Gallimard
- 5 Juillet 2012
- 9782070441525
Romancier célèbre (À la lumière des étoiles, Tess d'Uberville, Jude l'Obscur...), Thomas Hardy n'a cessé de développer un véritable continent poétique, tenant le rôle du veilleur sans espérance à la frontière de deux siècles, puisque né en 1840 dans le Dorset, près de Dorchester, où il séjournera jusqu'à sa mort en 1928. Une même violence, un même éclat dans l'invective contre le pharisianisme et la société victorienne s'entendent dans ses poèmes, avec cette perception douloureuse qui hante par ailleurs les personnages de ses romans. Avec Thomas Hardy, la permanence de la nature, la présence de l'histoire, souvent mythique, forcent les portes de l'intemporel dans des ballades et des chants qui comptent parmi les plus beaux du post-romantisme.
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En la forêt de longue attente ; et autres poèmes
Charles d' Orléans
- GALLIMARD
- Poesie Gallimard
- 28 Novembre 2001
- 9782070327959
«C'est peut-être avec lui que s'éteint dans nos Lettres la lignée des trouvères. Charles d'Orléans aura été plus qu'un prince amateur de poésie, comme François I??, par exemple, composant à ses heures. Neveu du roi Charles VI, cousin germain de Charles VII et père du futur Louis XII, Charles d'Orléans fut (comme son parent René, duc d'Anjou, roi de Sicile) un prince-poète.» Gérard Gros.
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Un grand poète de langue d'oc, qui revendique sa sonorité gasconne, fait son entrée en Poésie/Gallimard. Nul doute que Bernard Manciet aurait considéré cette publication comme une effraction salutaire et joyeuse.
L'Enterrement à Sabres n'est pas seulement un témoignage. C'est une preuve de la langue gasconne. Il en met en évidence tous les caractères : sa phonétique et sa syntaxe, bien sûr. Mais, plus profondément, tous les registres de la langue sont convoqués : le sublime et le dérisoire, la ratiocination abstraite comme le concret le plus terre à terre, l'archaïsme autant que l'extrême contemporain. Il ne se contente jamais d'un vague lyrisme empesé. Et sa langue n'est pas une langue du passé. Elle doit pouvoir parler de tout ce qui est, est aujourd'hui. Elle montre qu'elle le peut. Dès le commencement de la lecture on sait qu'on a affaire à une oeuvre majeure. On sait que Manciet le sait. Il s'est lancé dans la composition avec orgueil, sans hésitation mais sans ostentation. Et il a tenu son pari.
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Un Noël / one christmas ; l'invité d'un jour / the Thanksgiving visitor
Truman Capote
- GALLIMARD
- Folio Bilingue
- 17 Octobre 1991
- 9782070384372
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La révolte de l'islam
Percy Bysshe Shelley
- GALLIMARD
- Poesie Gallimard
- 8 Septembre 2016
- 9782070468614
S'il est un nom qui, dans l'Angleterre du XIXe siècle, a suscité le scandale, c'est bien celui de Shelley. Et en particulier avec son dernier livre écrit avant l'exil, dont les intitulés ont changé plusieurs fois dès les éditions de 1817 : d'abord Laon et Cythna ou La Révolution dans la Cité d'Or, avant de prendre le titre définitif de La Révolte de l'Islam. Il s'agit d'un poème-hymne, d'un poème-pamphlet qui clame son désir de liberté pour les femmes.
Comme le précise Judith Brouste dans sa préface, «La Révolte de l'Islam est dédicacée à Mary, qui vient elle-même de terminer son Frankenstein. La composition des douze chants de plus de 4 500 vers a duré six mois. Écriture difficile où l'ardeur et l'inspiration sont suivies de longs abattements...»
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Lamb to the slaughter and other stories
Roald Dahl
- Gallimard Jeunesse
- Folio Junior
- 20 Juillet 2015
- 9782070667154
«And now, she told herself as she hurried back, all she was doing now, she was returning home to her husband and he was waiting for his supper; and if, when she entered the house, she happened to find anything unusual, or tragic, or terrible, then naturally it would be a shock and she'd become frantic with grief and horror. Mind you, she wasn't expecting to find anything. She was just going home with the vegetables.» Lamb to the Slaughter / The Way up to Heaven / The Landlady / William and Mary
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Les furies et les peines ; 102 sonnets
Francisco de Quevedo
- GALLIMARD
- Poesie Gallimard
- 5 Janvier 2011
- 9782070435968
« Borges, dans l'un des textes qu'il consacre à Quevedo, s'étonne de ne pas le voir figurer au Panthéon de la littérature universelle, alors qu'il le tient pour « le plus grand artiste des lettres hispaniques ». Sans doute, avance-t-il, parce qu'à son nom n'est associé aucun de ces grands symboles qui marquent l'imaginaire collectif. [...] En effet, la grandeur de Quevedo est avant tout verbale. Son oeuvre n'est celle ni d'un philosophe ni d'un théologien, ni d'un penseur politique. Elle est d'abord celle d'un poète au sens le plus large et en même temps le plus précis du terme. Ses idées sont communes et empruntées et il n'invente aucune des formes littéraires qu'il manie avec une virtuosité sans égale. Autrement dit, ce qu'il nous laisse, c'est un passage de vie qui ne s'incarne dans aucune figure universelle, aucun symbole, aucun événement pathétique mais dans le flux ininterrompue d'une incomparable force de langage où le laconisme le dispute à l'hyperbole, la fulgurance à la surcharge, la simplicité à la complexité. Cette force, on la retrouve concentrée dans ses poèmes et, en particulier, dans un certain nombre de sonnets parmi les plus mémorables de la poésie espagnole. Car Quevedo, avec quelques-uns de ses grands contemporains - Malherbe, son rival Gongora, Shakespeare et John Donne - est sans conteste l'un des maîtres du sonnet européen. C'est donc comme tel qu'on le présente ici, en privilégiant dans son oeuvre foisonnante un genre qui, par son universalité, traverse les frontières et nous parle encore directement. » Jacques Ancet.
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The Mozart question and other stories
Michael Morpurgo
- Gallimard Jeunesse
- Folio Junior
- 20 Juillet 2015
- 9782070667147
He stood up and walked slowly to the couch by the window. He picked up his violin on his drawn-up knees. He plucked a string or two and tuned it.«I will tell you a story,» he began. «After it is over you will need to ask me no more questions. Someone once told me that all secrets are lies. The time has come, I think, not to lie anymore.»
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Fable de Polyphème et Galatée
Luis De góngora
- GALLIMARD
- Poesie Gallimard
- 4 Novembre 2016
- 9782070197484
«Entre Jean de la Croix (1542-1591) et Quevedo (1580-1645), Góngora (1561-1627) est le troisième sommet de la poésie du Siècle d'Or espagnol. Sa réputation d'illisibilité, comme pour Mallarmé à qui on l'a, peut-être un peu trop vite, comparé, semble dresser autour de lui une muraille infranchissable qui en a rebuté plus d'un. Cependant, si la difficulté de cette oeuvre est bien réelle - et son auteur la revendiquait avec un orgueil aristocratique qui rejetait comme vulgaire trop de facilité -, elle n'est pas, comme on pourrait le croire, de l'ordre de l'incompréhensible, mais d'une compréhension qui doit se conquérir et se mériter parce qu'elle réclame, outre un esprit délié, un sens de l'allusion et une culture que seuls ceux que Góngora appelle les hommes d'études ou les hommes doctes de l'époque pouvaient posséder. Góngora n'écrit pas pour tous, du moins dans ses grands poèmes, mais pour quelques-uns - pour cette immense minorité, disait Juan Ramón Jiménez, qui est censée représenter l'intelligence dans ce qu'elle a de plus éclatant, de plus universel. [...] Pourquoi traduire la Fable de Polyphème et Galatée ? Parce que parmi les grands poèmes de la maturité de Góngora, celui-ci est le plus abouti et, comme tel, le sommet de la poésie baroque européenne de son temps. Dans cette fable convergent toute une tradition multiple et discordante qui remonte à l'Antiquité - epyllion ou épopée brève, bucolique, poème lyrico-narratif, épithalame (ou poème nuptial), élégie... - et toute une modernité dont conceptisme et gongorisme sont la pointe la plus extrême. Il s'agit donc d'un poème qui, tout en réalisant la fusion de la tradition et de la modernité dans une densité et une intensité proprement inouïes, les transcende et, par là, reste toujours vivant.» Jacques Ancet.