Antonio José Bolivar connaît les profondeurs de la forêt amazonienne et ses habitants, le noble peuple des Shuars. Lorsque les villageois d'El Idilio les accusent à tort du meurtre d'un chasseur blanc, le vieil homme se révolte. Obligé de quitter ses romans d'amour - seule échappatoire à la barbarie des hommes - pour chasser le vrai coupable, une panthère majestueuse, il replonge dans le charme hypnotique de la forêt.
Un petit commerçant palestinien débarque à Puerto Eden, au plus profond de la Patagonie chilienne. "Le Turc", comme on l'a surnommé, explique sa conception des échanges à l'aide d'une très ancienne histoire phénicienne. Il s'appelle Aladino Guarib et donne son nom à ce recueil de nouvelles dans lesquelles Luis Sepúlveda tente de sauver de l'oubli des moments, des lieux et des existences uniques. C'est de la lampe d'Aladino que surgissent comme par magie des contes magistraux, de merveilleux romans miniatures, faits de personnages inoubliables et d'histoires comme Luis Sepúlveda en a le secret. On y retrouve, entre autres, le Vieux chasseur de jaguars et amateur de romans d'amour ou Butch Cassidy et Sundance Kid, une dame grecque d'Alexandrie, des poètes disparus et un hôtel aux confins amazoniens de l'Équateur, de la Colombie et du Brésil.
Fidèle à la promesse faite à son grand-père d'aller un jour en Andalousie, dans le village de la famille, Luis Sepúlveda emprunte une route pleine de détours. Depuis Santiago du Chili, ce voyageur infatigable, avide de paysages et de rencontres, nous partage quelques péripéties de sa vie ; de sa découverte, sous la tutelle du vieil anarchiste, d'un militantisme qui l'amènera à la prison et à l'exil dans divers pays d'Amérique du Sud, jusqu'au bonheur du retour, des années après, en Patagonie et en Terre de Feu.
Un professionnel ne mélange jamais le travail et les sentiments. Il exécute des contrats pour un chèque à six zéros, net d'impôts, sans s'interroger sur les raisons de son commanditaire. Mais comment peut réagir un tueur qu'une belle Française laisse tomber ? Six journées d'une course mouvementée d'aéroport en aéroport, de la Turquie au Mexique, à la poursuite d'une cible étrange et fuyante, ou bien poursuivi par un amour tout aussi insaisissable. Un texte parodique et drôle à l'usage de ceux qui n'ont jamais de doute.
Juan Belmonte le sait bien : il n'y a pas de repos pour les braves. Retiré en Patagonie dans l'espoir de couler des jours paisibles aux côtés de sa compagne, l'ancien guérillero chilien doit accomplir une dernière mission : contrecarrer un complot visant à libérer de prison Miguel Krassnoff, descendant du dernier ataman et général de Pinochet. Animé d'une soif de vengeance, Belmonte est bien décidé à régler de vieux comptes à sa manière.
Un baleinier industriel japonais fait un étrange naufrage au sud de la Patagonie. Un journaliste chilien exilé à Hambourg mène l'enquête, et ce retour sur les lieux de son adolescence lui fait rencontrer des personnages simples et hors du commun, tous amoureux des paysages sauvages de l'Antarctique.
Vingt-cinq histoires, chroniques lumineuses et enjouées, nous transportent à travers le monde : place de la Moneda au moment de la chute de Pinochet, ou pendant l'écriture du Vieux qui lisait des romans d'amour au fin fond de la forêt équatoriale, sous un violent orage. Ici et ailleurs, à travers des situations différentes, des milieux différents, les mots de l'auteur nous ramènent toujours sur le même territoire littéraire, celui des vaincus qui refusent d'accepter la défaite.
Les 63 pièces d'or de la collection du Croissant de Lune Errant ont été volées par les nazis. Après quarante ans de sommeil, à la chute du mur de Berlin, elles réapparaissent en Patagonie et la course-poursuite commence entre la Lloyd Hanséatique et les anciens agents de la Stasi.
La Lloyd a un atout majeur: Juan Belmonte. Il porte un nom de torero et un lourd passé de guérillero de toutes les révolutions perdues de l'Amérique latine. La Lloyd ne lui a pas laissé le choix : partir à la recherche des pièces d'or ou perdre Véronica, son unique raison de vivre, brisée par la torture.
Dans cette course au trésor vers la Patagonie, Belmonte retrouve un Chili où le poids du silence n'a pas enterré la profonde humanité des habitants du bout du monde. Luis Sepûlveda montre une fois encore qu'il est un extraordinaire raconteur d'histoires.
Trois vieux Chiliens rêvent de renverser le dictateur Pinochet. En attendant leur chef, " Le Spécialiste ", dans un vieil entrepôt de Santiago, Aranbicia boit, Lolo Garmendia fulmine devant ses mots croisés et Cacho Salinas se remémore son passé d'éleveur de volailles. Mais " Le Spécialiste " ne viendra pas : il est mort, assommé par un tourne-disque converti en projectile lors d'une dispute conjugale. Une satire absurde et émouvante du Chili et des ambitions révolutionnaires.
Dans le Journal d'un tueur sentimental, un homme épris d'une belle Française néglige le contrat pour lequel il a été payé et part dans une course effrenée, de la Turquie au Mexique, à la poursuite d'une «cible amoureuse» insaisissable.
Hot Line met en scène un inspecteur rural, muté à Santiago, qui enquête sur les téléphones roses, non sans causer quelques aigreurs aux hommes politiques qu'il ose défier... Quant aux yacarés, ces petits crocodiles d'Amazonie dont la peau est si recherchée par les maroquiniers milanais - commerce qui met d'ailleurs en péril la vie des Indiens Anarés -, ils sont au centre de l'intrigue qui mène un inspecteur de police jusqu'en Italie.
Trois histoires, sur des thèmes chers à Luis Sepúlveda, pour un plaisir de lecture jamais démenti.
Difficile de faire la révolution quand certains ne pensent qu'à leurs rendez-vous amoureux ! Ou encore d'improviser un braquage quand l'un des militants profite du public captif pour pousser la chansonnette. Pour les très jeunes militants communistes ou socialistes du Chili des années 1960, les jambes des filles offrent la plus belle des diversions et le Petit Livre Rouge le meilleur des papiers à rouler.
Pourtant, si fin 1970 Salvador Allende arrive au pouvoir, c'est un peu grâce à ces héros, inexpérimentés mais ardents. Ces portraits tendres sont autant de témoignages, souvent rocambolesques, et parfois tristes, d'une jeunesse en lutte contre la droite, l'armée et la CIA.
Dans ce roman, Luis Sepúlveda entrelace récits personnels et réflexions sur sa vision du monde. Depuis le moment où l'adolescent se voit contraint par un premier amour d'abandonner sa passion du football pour la poésie, bien du temps a passé. Il découvre entre temps que la littérature peut donner une voix à ceux qui n'en ont pas : histoires de travailleurs, détresse devant la destruction de la planète, analyse violente de la crise économique mais aussi souvenirs des moments partagés avec ses amis, autant de souvenirs et chroniques, où se mêlent la grande et la petite histoire.
Quatre romans indispensables, vie et littérature mêlées, qui sont une invitation au voyage et une exploration de l'équilibre fragile d'une existence et de l'obsession de donner une voix à « l'immense foule des perdants », à tous ceux que l'Histoire a condamnés au silence.
Le Vieux qui lisait de romans d'amour marque l'entrée de Luis Sepúlveda dans le club très fermé des auteurs internationaux de best-sellers et surtout dans le coeur des libraires et des lecteurs français qui sont à l'origine de ce succès.
Le Monde du bout du monde, cette odyssée d'un marmiton sur une mer hantée par les légendes des pirates, des Indiens disparus et des baleines redevenues mythiques, se souvient de l'adolescent qui lisait frénétiquement des romans d'aventures.
Le Neveu d'Amérique est un extraordinaire voyage du Chili à l'Andalousie, de l'action militante à la prison, une quête des origines de l'auteur. Un voyage jubilatoire avec la tendresse pour unique boussole.
L'Ombre de ce que nous avons été et son histoire du retour hilarant de trois anciens militants de gauche, cassés par le coup d'État de Pinochet et l'exil, porte un regard cruel sur un pays qui ne sera plus jamais celui qu'on a quitté.
La vie semble faite d'une accumulation de failles imperceptibles qui transforment souvent les désirs, les amours, les amitiés, les rêves, les projets politiques, tout ce qui compte dans une vie, en détours inexorables du destin.
Ces histoires racontent des situations marquées par ces brisures, ces glissements, ces rendez-vous manqués que les protagonistes n'ont pas su ou pas voulu éviter.
Ces histoires font rire et réfléchir, lorsqu'elles nous tendent un miroir, et nous conduisent dans des pays lointains, dans des intrigues mystérieuses, dans des endroits peuplés de gens simples ou extraordinaires. emouvantes ou cocasses, elles portent toutes la marque de l'incomparable puissance de luis sepulveda dans sa transformation de la réalité en littérature.
Qu'est-ce qui rapproche un pirate de la mer du Nord mort il y a six cents ans, un Argentin qui décide de sauver les forêts de Patagonie, un instituteur exilé qui rêve de son école et s'éveille avec de la craie sur les doigts, un Bengali qui aime les bateaux et les amène au chantier où ils sont détruits en leur racontant les beautés des mers qu'ils ont sillonnées? Seulement cette frontière fragile qui sépare les héros de l'Histoire des inconnus dont le nom restera dans l'ombre.
Voici, riche d'une humanité palpable, dans ce style sec et incisif auquel nous a habitués Luis Sepùlveda, toutes ces vies recueillies par un voyageur exceptionnel.
Au Chili, de nos jours, pour s'attaquer à un militaire, il faut être ou inconscient ou exceptionnellement honnête, c'est ce que va découvrir à ses dépens George Washington Caucaman : en guise de punition, il est muté à Santiago. Tout en calmant ses aigreurs d'estomac au bicarbonate, il enquête sur les hot fines, le téléphone rose, mais découvre aussi la peur de tout un peuple prisonnier des balbutiements d'une démocratisation sous surveillance.
Envoyé à Milan, l'inspecteur Dany Contreras suit la piste du sorcier Manaï et découvre l'existence des Indiens Anarés. Ils ignoraient le monde des blancs jusqu'au moment où ces derniers commencent à s'intéresser aux yacarés, ces petits crocodiles de l'Amazonie qui font de si jolis sacs à main. Sarbacane contre Walther 9 mm, la vie contre le profit. Une enquête mélancolique.
L'écriture, l'engagement politique, les amitiés, l'exil, le voyage sont les éléments indissolublement mêlés de ces récits d'une vie d'aventures fascinantes que nous raconte Luis Sepúlveda.
Depuis le moment où l'adolescent se voit obligé par un premier amour de passer de la passion du football à la poésie, jusqu'à ce qu'il découvre que la littérature peut donner une voix à ceux qui n'en ont pas, ces pages entremêlent des récits personnels, des histoires de travailleurs et de leurs luttes, les cris de douleur devant la destruction de l'équilibre de la planète, les réflexions violentes sur la crise économique qui balaye l'Europe, ainsi que l'évocation des moments partagés avec les amis ou les «maîtres».
Dans ce parcours d'une vocation aux multiples facettes, on voit apparaître en filigrane l'homme Sepúlveda, à travers ses souvenirs les plus difficiles du passé chilien, le destin des camarades dispersés par l'exil qui se retrouvent au bord du Pacifique, un ami à quatre pattes, la joie de la réunion autour de la table d'une famille nombreuse dans laquelle tous les enfants et petitsenfants, aux multiples nationalités, l'appellent «Viejo», Vieux. Et surtout le fait de savoir que, malgré tout, il a mené une vie «de passions formidables».
« J'écris parce que j'ai une mémoire et je la cultive en écrivant... » C'est cette mémoire qui nous rappelle l'existence d'un autre il septembre en 1973, il y a tout juste 30 ans.
Ce jour-là, le général Pinochet prit le pouvoir au Chili, avec l'aide de la CIA, en assassinant la démocratie et des milliers de citoyens de ce pays. Le président de la République, Salvador Allende, mourut dans le palais de la Moneda bombardé et une répression sanglante s'abattit sur le pays. Luis Sepúlveda en fut victime, comme tant d'autres Chiliens.
Le 16 octobre 1998, Pinochet fut arrêté en Angleterre à la demande du juge espagnol Baltazar Garzôn, puis remis au Chili parce que souffrant de folie.
Luis Sepúlveda a écrit entre l'automne 1998 et 2000 dans différents journaux comme La Reppublica en Italie, El Pais en Espagne, TAZ en Allemagne, Le Monde en France, des textes entre articles politiques, chroniques et littérature, pour évoquer ces événements et leurs conséquences. Tous ces textes explorent la mémoire des vaincus qui ne veulent ni oublier ni pardonner.
Aujourd'hui, pour ce 3ème anniversaire, ce livre est publié simultanément en Grèce, en France, en Italie et au Portugal.
« C'est un carnet à couverture noire que j'ai toujours sur moi et dans lequel j'écris chaque jour mes doutes, mes étonnements et mes colères. J'y ébauche aussi des articles, des chapitres de roman, des contes, des recettes de cuisine, des déclarations d'intention. Lorsque j'arrive à la fin des pages que j'ai noircies et que je les relis, telle une brève cérémonie des adieux avant d'étrenner un nouveau carnet, je découvre que je n'ai pas perdu ma capacité d'étonnement. Les textes qui suivent sont extraits de trois carnets de moleskine que j'ai remplis entre janvier 2002 et janvier 2004 et depuis lors, comme l'écrivait Van Gogh à son frère Théo : " Les moulins ne sont plus là mais le vent est toujours le même." Les histoires que nous raconte ici L. Sepúlveda forment un ensemble d'émotions diverses mais cohérentes parcourues par le fil rouge de l'indignation devant les crimes impunis, la violence et l'intolérance. En contrepoint de cette critique indignée, il place le plaisir du souvenir des amis bien-aimés : Coloane, Vásquez Montalbán... ou de courts récits drôles ou émouvants : un épisode de l'enfance, un frère, un match de boxe, un chien perdu...
En témoignant de l'une des périodes les plus troubles de notre histoire récente, L. Sepúlveda montre une inaltérable passion politique mais laisse affleurer la vocation de narrateur, dans laquelle il trouve depuis toujours "le plus infini des horizons : celui de la créativité littéraire."
En 1990, Sepúlveda revient au Chili après la chute de la dictature, il emporte une photo représentant un groupe de cinq enfants d'une banlieue ouvrière. Avec la photographe qui l'avait prise dans les années 70, il entreprend de reconstituer le groupe pour refaire la même photo. Ils retrouvent ceux qui sont maintenant devenus des jeunes gens mais l'un d'eux manque, il a disparu. A partir de l'histoire de cet enfant, Sepúlveda raconte l'histoire du Chili après 17 ans de dictature.
Vingt-deux histoires, chroniques toujours ironiques et tendres, parfois féroces, aussi, nous transportent à travers le monde, de l'Amérique latine à l'Europe, ici et ailleurs, à travers des situations différentes, des milieux différents, mais les mots de l'auteur nous ramènent toujours sur le même territoire littéraire, celui des vaincus qui refusent d'accepter la défaite. Un territoire que tous les lecteurs de Luis Sepúlveda connaissent et où ils retrouveront quelques-uns des meilleurs moments de son oeuvre littéraire et de son inimitable force narrative, de son talent pour transformer observations et anecdotes en histoires fascinantes.
Un recueil qui se place dans la continuité des Roses d'Atacama.