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Allia
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Huit nouvelles de Maupassant, parmi les plus pénétrantes, traitent du suicide et de ses causes : trahison amoureuse, désillusion ou solitude sont invoquées mais aussi la prise de conscience soudaine de la vacuité de son existence. Le spectacle de jeunes couples batifolant montre à Leras la sombre monotonie de sa vie. Heureux le matin, il se pend le soir même. Suite à la perte, coup sur coup, d'êtres chers, une femme refuse de quitter son lit. Dehors, la guerre fait rage. Un officier ennemi, offensé, lui ordonne de se lever. Elle n'obtempère pas. En guise de châtiment, on l'abandonne dans la forêt, en plein hiver. Le suicide est aussi une mort à laquelle on ne résiste pas. Ou bien est-il imputable à une simple indigestion, comme s'en explique un homme dans une lettre laissée... à lui-même.
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Nos moeurs imposées, nos maisons parisiennes, nos usages choquent sous ce ciel comme des fautes grossières d'art, de sagesse et de compréhension. Tout ce que nous faisons semble un contre-sens, un défi à ce pays, non pas tant à ses habitants qu'à la terre elle-même. Guy De Maupassant
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Le docteur Héraclius Gloss
Guy de Maupassant
- Allia
- La Tres Petite Collection
- 22 Mai 2008
- 9782844852762
Entre Faust et Bouvard et Pécuchet, il y aurait, perdu quelque part dans les limbes d'une littérature gothique finissante, Héraclius Gloss. Ce bon docteur est un personnage assez grotesque, à la recherche de la vérité absolue, de la pierre philosophale. Un jour, il jette son dévolu sur un manuscrit trouvé par hasard rue des Vieux Pigeons. L'ouvrage est un recueil de métempsycose.La lecture de ce livre, qui affirme la réincarnation de tout être (l'avant-dernier stade avant la réincarnation en homme étant le singe) suivant les péchés commis dans la vie précédente, convainc le Docteur Gloss de se convertir à la pratique pythagoricienne. Il adopte un singe, fonde une ménagerie et éreinte la patience d'Honorine, sa fidèle servante. Dès lors, Maupassant tisse, avec vitesse et précision, les fils d'un conte comique qui a toutes les apparences d'une parodie de Voltaire ou Hoffmann. Mais plus le délire s'approfondit, plus il touche à des abîmes. Obsédé par ce fameux livre, Héraclius roule en lui des questions fondamentales. Qui est l'auteur du manuscrit ? Le singe ? Lui-même ? le professeur de langues rencontré à l'asile où il ne tarde pas à être enfermé oeCommence alors une lutte désespérément schizophrénique, où chacun revendique la place du scribe. D'autres questions surgissent. Qui signe quoi ? Qui singe qui ? Qui a lu qui ? Ces questions explosent dans une dispute à l'ancienne, qui pourrait bien être une méditation sur la littérature d'alors. «La métempsycose, c'est moi.» «Non, c'est moi.» «Pythagore, c'est moi.» «Non, c'est moi». «Je suis le livre.»Faisant écho à la célèbre phrase attribuée, à tort ou à raison, à son maître, Flaubert, «Madame Bovary, c'est moi», ce qu'on oublie de dire au sujet de ce moi de l'écrivain qui gît au coeur de son héros, c'est qu'il prive dans le même temps le lecteur de pouvoir s'y loger. Si les deux s'équivalent, que reste-t-il au lecteur ? La conclusion de Maupassant s'impose : je suis un autre, et cet autre c'est vous.